lundi 8 avril 2013

Nancy impressionne

Peut-être parce qu’on est à Nancy plus sensible qu’un peu partout ailleurs à ce genre de drame. Jean-Marc Furlan faisait peine à voir, seul sur son estrade, samedi, à l’heure des conclusions. Il restait digne et lucide et même s’il évita soigneusement de tenir des propos définitifs, son discours ne laissait guère de doute sur le sort qui attend son équipe. Troyes jouera l’an prochain en Ligue 2, voilà une affaire classée. Nancy sans état d’âme, s’est chargé de refermer le couvercle.
Il reste deux victimes à trouver au hasard des sept journées restantes. « Car il n’y a que la 17e place qui m’intéresse … », répète comme un slogan Patrick Gabriel. Une supplique qui ramène à la recommandation numéro un du moment : pas question de s’emballer. Dans le genre, le plus « dangereux » personnage est peut-être Jacques Rousselot. Le président était transporté par des émotions proportionnelles à ses dernières angoisses : « C’est fabuleux. Je n’ai jamais connu cela. On revient au contact, tous ceux qui nous avaient déjà condamnés avaient tort. Mais nerveusement que ce fut dur… ».

Le jeu et l’enjeu

Cette équipe nancéienne aurait-elle domestiqué cette peur du vide qui lui tient compagnie depuis quelques mois ? S’il fallait caractériser autrement les progrès de cette ASNL laissée pour morte en hiver, on diagnostiquerait ce mental à toutes épreuves. La preuve ? Le comportement de cet adversaire troyen qui avait toisé les plus gros de cette Ligue 1 et qui est venu à Picot profil bas, jouant même contre nature, comme un hommage à une équipe nancéienne féroce. Furlan l’a admis, il craignait Nancy. Il est vrai qu’au classement virtuel des matchs retour l’ASNL est… cinquième !
Cela nous ramène en arrière, à vendredi quand Gabriel décréta qu’un nul ne serait pas un mauvais résultat. Une provocation ? Une manière de déminer ? Plus que cela ! « Je savais surtout qu’il fallait ne pas prendre de but , précise-t-il. Ensuite je connaissais les statistiques, Troyes encaisse beaucoup de buts sur la fin… ». Le coup était prémédité.
Les joueurs, interrogés au débotté, confirmeront que la voie était tracée. Ils ont foncé les yeux fermés. Force est de constater qu’ils ne sont jamais sortis des rails, continuant à bâtir leur équilibre de vie entre un élan offensif quasi permanent et des bases toujours bien maîtrisées. Cette partition se traduit aujourd’hui par une série remarquable, y compris parce que Grégorini n’est plus battu depuis trois matches. Une équipe s’est stabilisée.
Voilà donc Nancy à un point de la ligne de flottaison, agitée par une dynamique qui ressemble à une revanche après des mois en souffrance. Pourtant l’entraîneur douche les flambeurs : « On a toujours 2 % de chance de se maintenir ! Car ce soir on est en Ligue 2. […] Et comptez sur moi pour calmer tout le monde avant Ajaccio ! ».

http://www.republicain-lorrain.fr/sports/2013/04/08/nancy-impressionne

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire